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Les investisseurs indulgents sur la situation politique et financière de la France.


Dans cet exercice de bilan à mi-année, il est difficile de ne pas se poser sur la situation française et par ricochet sur celle de l’Europe.


La situation politique française vient apporter son lot d’incertitudes sur les mois à venir alors que l’économie doit faire face à un endettement public colossal et à des enjeux majeurs pour sa souveraineté dans un contexte de tension croissante sur le plan géopolitique et de transitions majeures.


En notre qualité d’investisseur de long terme, nous nous efforçons de prendre un peu de recul. Sur le plan financier, pour ceux qui suivent nos publications, nous identifions de longue date le sujet des dettes publiques comme risque principal sur les marchés. Nous indiquions même que la dynamique boursière de ces derniers mois pouvait se poursuivre tant que la confiance dans la monnaie et la dette était présente. 


Ainsi, nous jugeons l’évolution du paysage politique davantage comme un catalyseur qu’une hausse fondamentale du risque. Et encore, la réaction nous parait très mesurée sur les taux et les marchés mondiaux. Il n’est donc pas certain que la confiance vis-à-vis de la solvabilité de la France soit tant écornée que cela. La place de la France et le poids de sa dette dans le système financier européen incite les investisseurs à une grande clémence. Et cela est peut être inquiétant car les programmes économiques ne vont pas dans le sens de la rigueur budgétaire et l’absence de pression des marchés ne va pas pousser aux réformes profondes nécessaires.


Il convient donc de rester très prudent vis-à-vis de l’économie française mais aussi de la situation européenne, notamment tant que nous n’avons pas davantage de visibilité sur les politiques qui seront véritablement menées. 


Cette prudence vis-à-vis de l’économie européenne doit être d’autant plus forte que nous ne paraissons pas totalement armés face aux transitions en cours. Notre carence en matières premières et l’insuffisance d’investissement sur les technologies d’avenir font porter un réel risque de déclassement de l’Europe et alors que notre influence tient à notre capacité de consommation qu’une potentielle rigueur budgétaire pourrait remettre en cause.


Pour autant, notre confiance dans les marchés et les entreprises qui composent la Bourse reste (quasi) intacte. En effet, nous sommes riches d’entreprises fortement exposées à l’international qui profitent d’une situation mondiale toujours bien orientée. Elles sauront traverser des turbulences localisées. Puis, en tant qu’investisseurs en bourse, notre univers d’investissement est mondial et nous pouvons orienter nos investissements sur des Groupes étrangers moins exposés à la consommation et à la situation financière européenne. 


Notre stratégie d’investissement n’est donc pas réellement modifiée, concentrée sur les actions de multinationales peu endettées et positionnées sur des secteurs d’avenir. L’actualité vient confirmer notre position réservée vis-à-vis des obligations. Nous jugeons, en Europe du moins, que les taux d’intérêt de long terme ne rémunèrent pas suffisamment le risque. La hausse des taux souverains nous parait inéluctable et non liée à la situation politique de court terme. S’agissant des taux courts, nous constatons la normalisation de l’inflation en Europe vers son taux cible. Compte tenu des enjeux de souveraineté et des investissements associés, nous sommes mesurés quant à la poursuite de la désinflation. En attendant, cela redonne un peu de marge de manœuvre à la politique monétaire en cas de retournement économique. 


Le sujet des taux d’intérêt animera les marchés financiers au cours des prochains mois. L’impact de la situation politique et l’incertitude de cette dernière sur la dette souveraine ajoutent des facteurs de tensions sur les taux. 


Enfin, nous voyons bien les tensions mondiales croitre. Elles méritent d’être suivies de près car elles pourraient remettre en question la dynamique globale de l’économie mondiale dont l’émergence de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique peuvent laisser espérer beaucoup.


Axel CHAMPEIL

Président Directeur Général




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