
L’année 2024 s’achève sur une note globalement positive pour les investisseurs, marquée par des niveaux de taux significatifs et une inflation sous contrôle. L’intelligence artificielle (IA), véritable moteur de la dynamique boursière, a animé les marchés actions, propulsant les indices américains à des niveaux records.
Cependant, cette euphorie mondiale n’a pas pleinement profité au marché français, ni dans une moindre mesure aux marchés européens, qui ont peiné à suivre la tendance. Le CAC 40, en retrait sur 12 mois, reflète ce décalage et les maux qui touchent nos économies.
Cette sous-performance française s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’instabilité politique et un déficit public abyssal ont alimenté une fuite des capitaux, pesant sur les valorisations, tandis que des secteurs clés comme le luxe, autrefois pilier de la cote parisienne, ont souffert des difficultés économiques en Chine et des tensions commerciales globales. Ainsi, les portefeuilles domestiques, largement concentrés sur le marché national, n’ont que partiellement capté les bénéfices de l’essor des marchés internationaux, dominés par l’incroyable résilience des États-Unis.
En ce début 2025, l’incertitude prédomine, incitant à une grande prudence. L’Europe s’enlise dans un contexte structurellement défavorable : industrie en déclin, absence de matières premières, population vieillissante, et une dette publique abyssale. Ce tableau, sombre est exacerbé par l’absence d’élan réformateur à court terme. Ce délitement contraste avec l’impressionnante vigueur des États-Unis, portés par des investissements dans l’IA, une énergie abondante, un activisme économique, attirant les capitaux du monde entier.
Bien que cela paraisse être une évidence et des tendances lourdes, nous adoptons une attitude relativement réservée sur la poursuite du rallye boursier américain.
Si l’IA alimente une euphorie sans précédent et sûrement à la hauteur des perspectives, il pourrait y avoir un optimisme trop appuyé concernant la vitesse de déploiement et des retours sur investissement. Aussi, sur le plan économique, nous demeurons vigilants face aux risques de surchauffe et au potentiel retour d’une inflation, alimentée par les politiques commerciales protectionnistes du nouveau gouvernement.
L’actualité politique et géopolitique des prochaines semaines donnera la tendance des années à venir avec la réalité des décisions de l’administration Trump, l’attitude vis-à-vis des conflits ukrainiens et palestiniens, le courage politique en France et les élections en Allemagne.
Dans ce contexte, nous restons malgré tout largement exposés aux actions. En effet, nous avons davantage confiance dans les entreprises privées pour s’adapter dans un monde nécessitant agilité que dans les obligations ou autres placements jugés plus prudents, car fondamentalement sensibles à la santé fragile des finances publiques et du système monétaire, avec un risque encore largement présent de hausse des taux et de l’inflation.
Ainsi, même si les taux monétaires sont en baisse, nous restons relativement liquides pour nous prémunir de ces potentiels hausses de prime de risque et de volatilité sur les marchés. Sur la partie investie, nous privilégions les entreprises peu endettées, offrant des perspectives de long terme. Alors que nous percevons des tensions de plus en plus nombreuses, la période de publication des résultats constituera une période clé pour mettre à jour nos modèles d’analyse.
En ces temps incertains, je vous adresse tous mes meilleurs vœux de bonheur, santé et résilience.
Axel CHAMPEIL
Président Directeur Général
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